Arrivée dans le cancer du sein de l’éribuline HALAVEN® en troisième ligne du cancer du sein métastatique

Le médicament, agréé aux collectivités, est inscrit sur la liste T2A et son tarif de responsabilité vient d’être publié au Journal officiel.

La molécule, découverte dans une éponge marine japonaise, est depuis synthétisée par voie chimique. Première de la classe des halichondrines, c’est un inhibiteur de la polymérisation des microtubules, qui agit en piégeant la tubuline dans des agrégats non fonctionnels, sans effet sur la dépolymérisation, ce qui est différent des modes d’action des taxanes et des vinca-alcaloïdes.
L’autorisation de mise sur le marché a été obtenue sur la base des résultats de l’étude EMBRACE, dans laquelle les patientes ont été randomisées entre l’éribuline et une stratégie consistant à donner un traitement choisi par le médecin (qui a été dans 97% des cas une autre chimiothérapie).
Les 762 patientes présentaient un cancer du sein localement avancé ou métastatique et devaient avoir reçu au moins deux lignes de chimiothérapie ayant inclus une anthracycline et un taxane.
L’éribuline a été associée à une augmentation de 2,5 mois de survie globale en médiane (13,1 mois contre 10,6 mois), soit une augmentation de 20% de l’espérance de vie.
D’ores et déjà, l’éribuline est citée comme traitement de troisième ligne validé par les recommandations de Saint-Paul de Vence, et est incluse dans les RBU.
Les études précliniques ont montré une synergie avec l’épirubicine, la gemcitamine, le cisplatine, le docetaxel et le trastuzumab.
En termes de toxicité, l’éribuline entraîne des neutropénies, mais dont peu sont fébriles
(5%) et obligent à arrêter, ainsi que des neuropathies périphériques dans moins de 10% des cas. Il y a également peu d’alopécies. La tolérance est donc globalement bonne par rapport à de nombreux autres anticancéreux, y compris ciblés.
Halaven®est prêt à l’emploi, administrée en perfusion courte et n’exige pas de prémédication.
Des études de phase I-II d’association sont réalisées dans d’autres pathologies.
Une étude de phase III, comparant l’éribuline à la capécitabine dans le cancer du sein métastatique, avec comme objectif principal la survie globale, est en cours.

Les résultats sont attendus pour la fin d’année.