Nab-paclitaxel / gemcitabine : un nouveau standard de traitement des cancers pancréatiques avancés

L'étude de phase III MPACT, a montré une amélioration significative de la survie globale chez des patients traités par l'association de la gemcitabine et du nab-paclitaxel. Cette molécule, issue des biotechnologies, résulte d’une liaison de nanoparticules (130 nm) d’albumine au paclitaxel. Favorisant le transport du paclitaxel à travers les cellules endothéliales, l'albumine permettrait un meilleur ciblage de la tumeur et l’accumulation du paclitaxel dans la tumeur serait augmentée par liaison spécifique de l’albumine sur la protéine SPARC (Secreted Protein Acidic and Rich in Cystein), qui est surexprimée dans les cancers du pancréas.

Depuis 1997 et l'étude de Burris et al. définissant la gemcitabine comme le traitement standard des adénocarcinomes pancréatiques avancés, aucune étude n’a montré une amélioration de la survie globale par une association à base de gemcitabine par rapport au traitement par gemcitabine seule.

Les résultats montrent une amélioration significative de la survie globale : 8,5 mois dans le bras nab-paclitaxel+gemcitabine contre 6,7 mois dans le bras gemcitabine seule (p‹0,0001), soit une réduction du risque de décès de 28%. La réponse métabolique a été évaluée pour certains patients par PET-scan et en mesurant les taux de CA 19-9 (61 % des patients dans le bras nab-paclitaxel ont obtenu une décroissance du CA19-9 ≥ 20 % à 8 semaines.)

La toxicité de l’association nab-paclitaxel-gemcitabine a été essentiellement hématologique, digestive (diarrhée) et neurologique périphérique, cette dernière régressant à un grade ≤ 1 en 1 mois.

La balance toxicité-efficacité de l’association est donc favorable.

Il existe peu d’options thérapeutiques en dehors de la gemcitabine administrée seule, du Folfirinox et de l’erlotinib (AMM mais n’est pas remboursé dans cette indication, avec un bénéfice en terme de survie de quelques semaines).

Elle représente une alternative  de qualité versus  FOLFIRINOX même si ce dernier semble donner de meilleurs résultats mais au prix d’une toxicité peut-être plus élevée (dont on sait qu'elle peut être réduite par la suppression du bolus de 5FU).

Peut être pour les patients n’étant pas en état de supporter ce protocole.